Boby
Le déplacement de la matériauthèque, c’est un véritable chantier. On aménagé un camion en matériauthèque mobile. Recouvert de bidons, il offre aux publics des ressources étonnantes en fonction de nos envie : rouleaux de caisse, boutons, bobines, dés, morceaux de bâche, papier bulles, mousse, cagette… Et c’est là que tout se complique. Mais pourquoi ? Pourquoi ça ?
30 déplacements par an : à chaque fois, c’est charger le camion et arriver à destination, il faut alors construire la structure, on monte sur le toit, sur des escarbeaux, à 2 il faut être bien synchronisé pour y placer les barres. Ensuite c’est décharger les bidons, les agencer sur la structure, composer un espace poétique et enfin accueillir l’autre.
Tirer, porter, grimper, de concert, associer, emboiter, suspendre, ranger, s’étirer, enrouler, ramasser, trébucher et de concert encore associer, se marrer, Et quand on nous regarde, alors on souris, on harangue, on danse, on pousse nos mouvements.
Boby, c’est ça mais en toujours plus loin.
Et c’est une sorte de folie que de proposer ce dispositif, pour rien ou pour tout. Mon pari, c’est de de croire qu’en activant cette matériauthèqe le public va pouvoir développer son imagination.
ACTIVER : c’est accompagner, faire, inspirer, modéliser, raconter, dessiner avec des objets, théâtraliser, danser, jouer, se taire… IMAGINER : c’est porter son attention, observer, dessiner des chemins mentaux, entrevoir des espaces nouveaux, pousser sa pensée, se sentir vivant…
L’imagination permet aussi bien de se dépasser, de se détourner du chemin imposé, de
trouver des solution techniques, de s’occuper, de devenir un peu plus humains…
Alors pour BOBY, on déballe la matériauthèque avec Adrina Kabashi et Barbe noire aux percussions : deux personnages burlesques qui montrent l’envers du décor et qui ouvrent le jeu. C’est très dôle, complétement absurde, tellement vivant et ça marche.
Les gens se joignent petit à petit à la performance et exerce les puissances de leur imagination °: tissage sur cagette, mobile de masque, attrape tout, queue décorée à trainer…
° Cela fait référence à deux auteurs que j’apprécie beaucoup « exercer ses puissances » de Gilles Deleuze et « la puissance de l’imagination » de Jean-Philippe Pierron.