Le travail fait pourtant les délices de diverses créatures, comme castors, abeilles, guêpes, fourmis, qui sont pleinement libres de préférer l’inertie…
Quel serait notre bonheur si Dieu nous eût assimilés à ces animaux, s’il nous eut imprimé attractions passionnées pour l’exercice de tout travail auquel nous sommes destinés ! Notre vie ne serait qu’un enchaînement de délices ; d’où naîtrait d’immenses richesses ; tandis qu’à défaut du régime d’industrie attrayante, nous ne sommes qu’une société de forçats, dont quelques-uns savent échapper au travail, et se coaliser pour se maintenir dans l’oisiveté. Ils sont haïs par la masse, qui tend comme eux à s’affranchir du travail : de là naissent les ferments révolutionnaires, les agitateurs qui promettent au peuple de le rendre heureux, riche et oisif, et qui une fois parvenus à ce rôle par quelques bouleversements, pressurent la multitude et l’asservissement de plus belle, pour se maintenir au rôle d’oisifs ou de directeurs des industrieux ; ce qui équivaut à l’oisiveté.
Avisons donc à former des souhaits qui, réalisés pour tous, puissent remplir le but de
chacun.
Il faut, à cet effet, souhaiter le bien en mode composé, et non en simple. Notre tort n’est pas, comme on l’a cru, de trop désirer, mais de trop peu désirer, et de ne former que des souhaits en mode simple, dictés par l’égoïsme.
Ambitionnons donc une fortune qui découle de source composée ;
Savoir :
- 1- Des moyens de consommation ou richesses réelles ;
- 2- Du charme de production ou attraction industrielle.
De ces deux sources de richesse, la 1ere seule existe en Civilisation : nous connaissons le plaisir d’être riche ; mais nous ignorons le plaisir d’enrichir soi et ses pareils, par l’attraction industrielle ou passion pour le travail, métamorphosé en plaisir dans tous ses détails, même en service domestique (…)
Il résultera de cette attraction industrielle, que la classe pauvre pourra mener joyeuse vie sans argent ; car le plaisir productif ou travail attrayant fournira aux plaisirs non productifs ou fêtes. Les plaisirs se serviront l’un par l’autre, du moment ou la bonne chère et les divertissement ne seront pas plus attrayants que le travail productif. Il est évident que cette seconde espèce de plaisir fournira aux frais des premiers, et il suffira de se divertir sans cesse pour ne rien dépenser en balance de compte.
Dans ce cas, la richesse deviendra composée, découlant de double source, du travail et du plaisir même qui, aujourd’hui, consume les fruits du travail ou détruit le goût du travail.
Œuvres complètes, Charles Fourier, tome troisième, Théorie de l’Unité universelle,
Deuxième volume, deuxième édition, publié par la société pour la propagation et pour la
réalisation de la théorie de Fourier, Paris, MDCCC XII.
Page 164, 233, 250.
Quel serait notre bonheur si Dieu nous eût assimilés à ces animaux, s’il nous eut imprimé attractions passionnées pour l’exercice de tout travail auquel nous sommes destinés ! Notre vie ne serait qu’un enchaînement de délices ; d’où naîtrait d’immenses richesses ; tandis qu’à défaut du régime d’industrie attrayante, nous ne sommes qu’une société de forçats, dont quelques-uns savent échapper au travail, et se coaliser pour se maintenir dans l’oisiveté. Ils sont haïs par la masse, qui tend comme eux à s’affranchir du travail : de là naissent les ferments révolutionnaires, les agitateurs qui promettent au peuple de le rendre heureux, riche et oisif, et qui une fois parvenus à ce rôle par quelques bouleversements, pressurent la multitude et l’asservissement de plus belle, pour se maintenir au rôle d’oisifs ou de directeurs des industrieux ; ce qui équivaut à l’oisiveté.
Avisons donc à former des souhaits qui, réalisés pour tous, puissent remplir le but de
chacun.
Il faut, à cet effet, souhaiter le bien en mode composé, et non en simple. Notre tort n’est pas, comme on l’a cru, de trop désirer, mais de trop peu désirer, et de ne former que des souhaits en mode simple, dictés par l’égoïsme.
Ambitionnons donc une fortune qui découle de source composée ;
Savoir :
- 1- Des moyens de consommation ou richesses réelles ;
- 2- Du charme de production ou attraction industrielle.
De ces deux sources de richesse, la 1ere seule existe en Civilisation : nous connaissons le plaisir d’être riche ; mais nous ignorons le plaisir d’enrichir soi et ses pareils, par l’attraction industrielle ou passion pour le travail, métamorphosé en plaisir dans tous ses détails, même en service domestique (…)
Il résultera de cette attraction industrielle, que la classe pauvre pourra mener joyeuse vie sans argent ; car le plaisir productif ou travail attrayant fournira aux plaisirs non productifs ou fêtes. Les plaisirs se serviront l’un par l’autre, du moment ou la bonne chère et les divertissement ne seront pas plus attrayants que le travail productif. Il est évident que cette seconde espèce de plaisir fournira aux frais des premiers, et il suffira de se divertir sans cesse pour ne rien dépenser en balance de compte.
Dans ce cas, la richesse deviendra composée, découlant de double source, du travail et du plaisir même qui, aujourd’hui, consume les fruits du travail ou détruit le goût du travail.
Œuvres complètes, Charles Fourier, tome troisième, Théorie de l’Unité universelle,
Deuxième volume, deuxième édition, publié par la société pour la propagation et pour la
réalisation de la théorie de Fourier, Paris, MDCCC XII.
Page 164, 233, 250.