Le Bar, hommage            aux lieux d'accueil 





Biographie artistique : des extraits d'un entretien avec Sarah Sékaly éclairant la chronologie des oeuvres et des projets.



Tu peux raconter un peu le processus d'élaboration du bar? Comment êtes-vous arrivés à l'idée de faire un bar après cette expérience de rencontre avec les lieux d'accueil ? Tu peux parler des dessins ...


En fait, on a déplacé les lieux de vie sur l'idée du lieu commun. Le lieu commun, c'est un peu le temps qu'il fait et c'est aussi l'endroit où les gens se retrouvent et commencent à construire ensemble.
On a passé beaucoup de temps, dans les cafés, à réécrire l'histoire des lieux. Le bar, c'est une sorte de haute table absorbant la richesse de tout ce qu'on avait engrangé là-bas. On l'a voulu un peu plus haut qu'un comptoir traditionnel. Il barrait le regard, l'espace. C'est un peu comme à l'église en fait, c'est pour ça qu'on a posé des sculptures sur le bar, comme un autel. Il est composé de quatre blocs, qui représente chacun une saison. Les dessins qui sont dessus, ce sont des miniatures qui se confondent avec les veines du bois qui sont de plus en plus agitées, nouées. On peut ne pas les voir, ça nous intéressait, ce passage du monumental au minuscule. Au moment de l'expo, il y a eu quelque chose d'hyper drôle. C'était la première expo importante, avec de la presse, à l'école des beaux-arts. Et nous, qu'est-ce qu'on a fait_? On fignolait les dessins du Bar dans le lieu d'exposition, quai Malaquais. On avait une petite masse des possibles, elle était petite et l'idée de la masse des possibles c'était qu'elle soit tellement lourde qu'elle puisse peser et faire basculer le bar, cette espèce de monument. On l'a posée dessus et c'était trop petit donc on en a fait une énorme à partir de tous les rebus des artistes de l'exposition, avec tout ce qu'on a pu trouver comme déchets dans l'école, de la peinture, de la terre, etc., et on a fait une masse ma-nu-men-tale, tellement énorme qu'on a eu du mal à la poser sur le bar, mais on a quand même réussi. De cet acte il ne reste aucune photo, rien du tout ... Et quand les gens ont vu cette masse, à part les sœurs Holenbucher qui travaillaient à côté de nous et qui ont été touchées par ce geste, tout le monde nous a dit_: «_Ah non là ça va pas être possible_!_». Alors, on a viré notre merde du bar (rires). On l'a virée mais elle était extraordinaire_! C'était pourtant magnifique de la voir_!
Ensuite, il y a eu une exposition-atelier à la fondation lcar, autour du thème «_centre et périphérie_» . Là, on a décidé de faire des gaines pour habiller le bar. On travaillait avec machine à coudre et du tissu, toute la journée dans l'espace d'exposition.





























© Photos : Patrick Faigenbaum






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